Nématodes à kyste de la betterave : près de 20% des surfaces touchées

Un peu d’histoire sur les nématodes

Il faut remonter aux 19ème siècle pour trouver trace des nématodes à kyste de la betterave. Une époque où la production de cette culture s’est progressivement rapprochée des usines et a entraîné un raccourcissement des rotations. Dans la même période, les planteurs commencèrent à identifier des pertes notables de rendement sans explication réelle. Le mal était là, mais les betteravier mirent cela sur « la fatigue des terres à betteraves ». C’est en Allemagne en 1859, que le Professeur Schacht mis le doigt sur ce fléau. Il s’agissait en fait de vers microscopiques, parasitant les racines, auxquels fut donné le nom de Heteroda schachtii.

SV Vous P8 Nématodes en question

La betterave n’est pas le seul hôte de ce nématode

SV & Vous Tableau nématode 1En effet, nous le retrouvons présent dans un certain nombre de cultures mais pas seulement. Le nématode à kyste blanc est également observé chez de nombreuses adventices.

Toute l’Europe est concernée

Si en France près de 20% des surfaces sont affectées par le nématode à kyste blanc, certains pays font ressortir un taux de 30% (Suède, Finlande), 30 à 50% au Danemark, 40% en Italie, 41% au Pays Bas et même 58% chez nos voisins belges.

Les pays les moins touchés sont l’Angleterre et l’Espagne avec respectivement 6 et 5%. Même l’Allemagne autre pays grand producteur de betteraves est moins confronté à Heteroda Schachtii avec un taux de 5 à 10% des surfaces cultivées.

Il est difficile d’anticiper les dégâts occasionnés par ce parasite. Ils vont différer selon la pression en nématodes bien sûr, mais également en fonction de la précocité de l’attaque, des conditions pédoclimatiques au cours de la campagne.

Infestation en profondeur

SV & Vous P10 Visuel coupe de sol Page 10

SV & Vous P10 zoom au champ_Tableau + LégendeLes études au champ ont montré que l’on retrouvait les nématodes en descendant en profondeur dans le sol. Ainsi les 30 premiers centimètres sont parfois trompeurs, les populations observées révélant une pression faible. En descendant dans des couches plus profondes, de 31-60 cm et 61-90 cm, les résultats montrent une présence plus importante.

Comment se mettre à l’abri ?

Selon l’ITB, qui s’appuie davantage sur les observations terrain que sur les résultats d’analyse nématologique, il est conseillé de semer en 1er lieu des variétés doubles tolérantes rhizomanie-nématodes, dès lors qu’ont été observé les critères suivants :

  1. Un historique de rendement inférieur à la moyenne locale
  2. La présence de symptômes de carence magnésienne sur le feuillage
  3. Un fléchissement aux heures les plus chaudes de la journées
  4. La présence de kystes (à confirmer par une analyse nématologique)

La repousse du colza a également une influence directe.

Selon les différents modes de destruction des repousses du colza, les résultats montrent des résultats de comptage de nématode très différents. Il est ainsi conseillé de procéder à une destruction précoce, soit une destruction mécanique ou chimique après 250 degré jours

Le sujet de la 2ème édition des Technical Days SESVanderHave

SV & Vous technical daysEn 2014, s’est tenu en Allemagne une nouvelle édition des Technical Days, initiative unique regroupant tous les 2 ans des experts internationaux du monde de la betterave. Les nématodes à kystes constituait le thème central de cette réunion qui s’est déroulée sur 2 jours, sous forme d’exposés et de visite au champ. Ainsi des experts de 7 nationalités différentes ont animé des conférences et présenté leurs travaux à 230 participants en provenance de 24 pays betteraviers. Ils ont souligné les progrès réalisés par la génétique et l’importance d’associer cette dernière à des aspects agronomiques. En effet, il est entendu que l’utilisation de variétés doubles tolérantes rhizomanie-nématode doit être associée à des mesures agronomiques, telles que l’allongement des rotations et le choix de variétés de cultures intermédiaires, ainsi qu’une meilleure gestion des repousses de colza.

De votre côté, êtes-vous sensible à cet aspect agronomique dans la lutte contre le nématode à kyste (Heteroda Schachtii), ? Si tel est le cas, merci de nous faire partager les mesures que vous avez mises en place en laissant un commentaire dans l’espace ci-dessous. N’hésitez pas à nous faire profiter de votre expérience si vous avez été confronté dans le passé ou actuellement à ce parasite.

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