La tolérance au stress hydrique: un enjeu important pour SESVanderHave.

La sécheresse semble de nouveau ne pas épargner la betterave sucrière cette année. Il existe des différences génétiques de comportement sur ce critère. Le point avec Maarten Vanderstukken, sélectionneur SESVanderHave.

Quelle est votre analyse sur ce phénomène ?
Parmi les facteurs environnementaux, l’eau est vue comme le facteur principal limitant la production agricole. Le besoin d’améliorer l’efficience hydrique des grandes cultures en Europe, dont la betterave, est réel. La sélection variétale est un levier dans cette voie. Il faut comprendre comment la plante absorbe et utilise l’eau et si une sélection peut être faite sur ces critères.

Que se passe-t-il dans la plante lors de ces situations ?

En cas de sécheresse, des altérations se produisent dans le cycle de la cellule et de sa division, dans les membranes, l’architecture de ses parois, son métabolisme… De tels  changements nécessitent l’ajustement des voies métaboliques pour parvenir à un nouvel état homéostatique et amènent à des réponses biochimiques et physiologiques qui incluent la fermeture des stomates, une réduction de la croissance cellulaire et de la photosynthèse et l’activation de la respiration. Les espèces diffèrent dans leur capacité à surmonter le manque d’eau. Chez les espèces sensibles, une réduction de l’hydratation des tissus affecte directement les processus physiologiques. En revanche, les espèces tolérantes ont des propriétés physiologiques et métaboliques qui permettent à la plante de maintenir un haut degré d’hydratation des tissus, même avec un apport d’eau limité.

Comment réagissent les plantes, les betteraves plus particulièrement ?
Il existe 4 stratégies mises en place par les plantes en général pour faire face au stress de la sécheresse et le succès de chacune des stratégies dépend du type de sécheresse et de sa durée.
1. Évitement du stress hydrique :
– Culture hors des périodes de sécheresse, par exemple en réalisant un semis plus précoce ou en utilisant des variétés précoces, ce qui permet d’esquiver les déficits hydriques prévisibles en fin de cycle. C’est le cas notamment des céréales.
– Maximiser la couverture du sol pour maintenir au maximum l’eau dans le sol. Atout intéressant pour les betteraves.

2. Résistance au stress hydrique :
– Développement d’un système racinaire profond et très ramifié pour une meilleure absorption de l’eau.
– Réduction des pertes en eau via la transpiration (Diminution de la canopée, cuticule plus épaisse pour réduire le réchauffement,…).
– Mécanismes comportementaux pour réduire la transpiration de l’eau lors de l’échange de CO2 et de la régulation de la température (Enroulement ou flétrissement des feuilles pour réduire la surface des feuilles, fermeture des stomates en période de sécheresse pour réduire la transpiration,…).
3. Tolérance au stress hydrique
(qui se traduit par une diminution des dommages et de la perte en rendement) :
– Augmentation de la tolérance aux stress oxydatifs, qui réduit les dommages irréversibles causés par la sécheresse.
– Lorsque des dommages sont causés, réduire l’énergie et le sucre investis dans la repousse (particulièrement en cas de sécheresse en fin de saison).

4. Ignorance du stress hydrique :
– Quand le stress de la sécheresse se produit, la plante continue de grandir comme si c’était son dernier jour. Le succès de chacune de ces stratégies dépend de la nature de la sécheresse (sa sévérité, sa durée, son caractère brutal ou graduel, sa précocité…). Par exemple les mécanismes comportementaux pour réduire la transpiration sont intéressants quand la sécheresse est de courte durée ou ne se produit que pendant les heures les plus chaudes de la journée. Ainsi la perte sur le rendement est limitée

La tolérance est particulièrement intéressante lorsque la sécheresse a lieu tard dans la saison, quand il n’est plus rentable pour la plante d’investir dans la repousse et de brûler beaucoup de sucre des racines. La stratégie d’ignorance est très intéressante en cas de faible stress hydrique ou de sécheresse courte. Dans un événement de stress prolongé de sécheresse grave, comme en 2018, la tolérance au stress hydrique est la somme de l’utilisation de chacun de ces mécanismes et il est difficile de déterminer le plus important. Mais d’une manière générale, les variétés SESVanderHave présentent un avantage sur ce critère en
combinant plusieurs stratégies.

La tolérance reste la stratégie privilégiée car elle permet de préserver un potentiel élevé en situation favorable, tout en limitant les pertes de production lors des années sèches.

Notre conseil variétal:
D’une manière générale, l’ensemble de la génétique SESVanderHave se distingue sur ce critère.
4 variétés réagissent plus particulièrement bien au stress hydrique : AUROCH, CHAMOIS, LIBELLULE et ÉCUREUIL. Ce sont quatre variétés performantes en conditions normales et qui en conditions de stress hydrique s’adaptent facilement en conservant une productivité intéressante.

Parmi les nouvelles variétés, SQUALE et MYRTILLE présentent également un excellent comportement sur ce critère.

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